Les Sakai arrivent, part.2
“Dis moi Takao, vous arrivez bien tôt. Je pensais que l’Aquamarine fermait ses portes à partir de 20 heures en été.”
“Disons que nous avons eu une vague de clients considérable en fin d’après midi et le magasin a vu ses rayons être complètement dévalisés. Pour notre grand plaisir évidemment.”
“Ce maudit Noah nous en aura fait baver aujourd’hui.”
“Aya, ne parle pas de ton petit copain comme ça. Il nous a ramené plein de clients aujourd’hui, et il nous a même aidé à les conseiller.”
Aya, rouge comme un pivoine, se hérisse tel un chat en colère.
“Maman ! Petit copain ? Lui ? Le jour où je sortirai avec lui, il y aura des requins dans les eaux de la plage de l’Indigo Beach.”
“Haha, ce que tu peux être susceptible dès qu’il s’agit de lui. Ça cache sûrement quelque chose hein…”
“Vanessa, arrête donc d’embêter Aya avec ça. Tu vois bien qu’elle n’arrive pas à cacher ses émotions.”
“PAPA !”
“Haha, ça ne doit pas être évident d’être la fille de ces deux sans-gênes, n’est-ce pas ?”
*Soupir*
“C’est tout le temps pareil, et je dirais même que c’est pire depuis que mon frère à quitter la maison.”
“Évidemment, il ne reste plus qu’une seule victime dans la maison donc c’est elle qui prend pour l’autre. Courage à toi Aya-chan, on vit un combat similaire.”
“Shimizu-san, vous aussi vous êtes victime de harcèlement moral ?”
Vanessa et Takao se serrent l’un contre l’autre comme pour se réconforter, regardant avec tristesse leur fille.
“Chéri, tu entends ça ?”
“Notre fille adorée pense que nous la harcelons alors qu’en fait on l’aime de tout notre coeur.”
“Vous voyez ça Shimizu-san… Comment voulez-vous que je les prenne au sérieux. On dirait des gamins.”
“Haha, c’est parce qu’ils sont encore jeunes dans leurs têtes.”
“J’aimerais bien qu’ils grandissent avant moi alors.”
Des bruits de pas se rapprochent dans le dos de Naoki. Un voix froide et calme vient susurrer à son oreille.
“J’ai cru entendre que tu étais victime de harcèlement moral ? Je me demande qui peut bien être ton bourreau alors…”
“Et bien, évidemment il s’agit de ma fe-…”
Une goutte de sueur coule lentement sur son front.
“-mme…”
Naoki se retourne doucement, sentant pour lui sa dernière heure arrivée en devinant la personne qui se trouve dans son dos.
Une main vient se poser sur le menton de l’homme pétrifié par la peur.
“Je ne suis pas sûre d’avoir bien entendu mais je vais faire comme si ce n’était qu’une parole en l’air. Je n’ai pas envie de faire fuir nos invités avec nos petites querelles de couple, n’est-ce pas C-H-É-R-I-E ?”
*Gloups*
“Elsa !”
“Ara, bonsoir Vanessa. Je suis contente que tu sois venue ce soir avec Aya-chan et Takao-san.”
“On est les premiers arrivés ?”
“Non, Ashley et Paul-san sont arrivés un peu plus tôt. Ils doivent sans doute déjà être au Pavillon avec Rina.”
“J’ai fini de régler ce que j’avais à faire donc on peut rejoindre les autres.”
Elsa attrape l’oreille de Naoki et le traîne en direction du pavillon.
“Aie aie aie, doucement d’accord.”
“Suivez-moi, ufufu.”
Les Sakai se regardent dans les yeux et esquissent un sourire amusé.
“La mère de Rina est toujours comme ça avec son mari ?”
“Haha, disons simplement qu’ils vivent leur amour pleinement.”
“Un peu comme ton père et moi.”
“Oh toi…”
*Bruits de bisous*
“C’EST PAS LE MOMENT !”
…
Un peu plus loin, Rina fait la conversation avec les White dans le salon en attendant ses parents ainsi que les Sakai.
Rémy-san est aussi présent pour soutenir Rina et pour faire un peu la causette avec Paul et Ashley.
“Je n’étais pas revenu au Pavillon d’Or depuis un bout de temps. Tu pourras dire à tes parents qu’ils ont parfaitement aménagé la pièce principale, le salon est superbe.”
“Merci, Paul-san. Je leur dirai, ça leur fera plaisir.”
Rémy-san remarque le malaise de la jeune Rina à entretenir le dialogue avec les parents de Sophie.
Il vient alors lui tapoter l’épaule et lui chuchoter à l’oreille.
“Si tu veux je prend le relais, tu peux rester avec ton amie en attendant tes parents.”
“Je veux bien, merci Rémy-san…”
Ni une ni deux, le chef cuisto prend les choses en main.
“Dites moi Paul, je reconnais votre accent du sud de la France. Vous êtes de quelle région à la base ?”
“J’ai l’impression que vous avez un accent proche du mien, nous avons peut être été voisins par le passé qui sait.”
“Vous croyez ?”
“Haha, j’en suis sûr même. Pour tout vous dire, ma femme et moi avons déjà manger dans votre restaurant à Cannes il y a quelques années de cela. Sophie n’avait même pas dix ans à l’époque.”
“Vous êtes de Cannes aussi ?”
“Pas loin mais non, je suis originaire de Grasse.”
“Ah, la capitale mondiale du parfum. Et vous en avez fait votre métier.”
“Et j’en ai fait mon métier, exactement. Quand on baigne dans ce milieu toute notre enfance, il est dur de s’en défaire. Surtout qu’entre-temps, c’est devenu une passion.”
…
La conversation continue jusqu’à ce que des bruits viennent interpeller nos invités.
*Bruits de carillons*
La porte coulissante s’ouvre.
“Vous pouvez poser vos affaires dans ce placard.”
Rina se lève en direction de l’entrée.
“Maman ?”
“Ah Rina, viens dire bonjour.”
Les derniers invités sont arrivés, la fête peut commencer.